Accès à l’eau potable : Lancement des travaux de reconstruction des deux châteaux d’eau de l’île de Saint-Louis

Dans le cadre du programme dénommé « 48 heures de l’eau potable dans la région de Saint-Louis », le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye, a procédé au lancement des travaux de reconstruction des deux châteaux d’eau de l’île de Saint-Louis. Il a promis la préservation du patrimoine. En ce sens, il a instruit la SONES de « prendre toutes les dispositions pour réaliser le projet dans le respect scrupuleux du statut de patrimoine mondial de l’UNESCO dont jouit cette belle cité ». Il compte aussi compte sur la SONES, à travers son Directeur général Abdou Niang, pour que les « Saint-Louisiens aient accès à une eau en qualité, en quantité et à un coût abordable ».
DISCOURS DU MINISTRE DE L’HYDRAULIQUE ET DE L’ASSAINISSEMENT
SAINT-LOUIS, JEUDI 06 FEVRIER 2025
Monsieur le Maire de Saint-Louis,
Monsieur le Président du Conseil départemental,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Honorables Députés,
Monsieur le Gouverneur de la région de Saint-Louis,
Monsieur le Préfet du département de Saint-Louis,
Monsieur le Directeur Général de la SONES,
Messieurs les Directeurs Généraux,
Mesdames, Messieurs les Directeurs Nationaux,
Chers partenaires techniques et financiers,
Chers responsables d’entreprises de travaux et bureaux de contrôle,
Chers représentants de la Société civile,
Notabilités religieuses et coutumières,
Chers participants, distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Ma présence sur l’Île de Saint-Louis revêt une symbolique très forte. Ville du bon goût et d’histoire, Saint-Louis a une relation fusionnelle avec l’eau. Entre le fleuve et la mer, sur plus de trois siècles, s’est tissée la légende d’une terre d’hospitalité tant célébrée par nos compatriotes comme par les visiteurs venus des quatre coins du monde.
Pourtant, cette terre ancrée dans sa culture et ouverte aux apports du monde est caractérisée, depuis longtemps, par des dysfonctionnements continus dans l’alimentation en eau potable. C’est pourquoi je suis heureux, ce jour, de lancer les travaux de reconstruction de deux châteaux d’eau sur la partie Nord de l’Île. Ces deux tours d’eau potable que nous voyons seront remplacés par deux nouveaux châteaux d’eau. En relation avec tous les services compétents de l’État, j’ai instruit la SONES de prendre toutes les dispositions pour réaliser le projet dans le respect scrupuleux du statut de patrimoine mondial de l’UNESCO dont jouit cette belle cité.
En conséquence, les châteaux d’eau désaffectés seront reconstruits en sauvegardant les critères édictés en matière de conservation du bâti. Cette exigence correspond au contenu du programme de rénovation des anciens bâtiments.
Mieux, je veillerai personnellement, en relation avec le Directeur général de la SONES, à la satisfaction d’un facteur qui renforce l’attractivité de Saint-Louis : la disponibilité de l’eau.
Mesdames et Messieurs,
Cette île est quelque part notre mémoire. Nous avons le devoir de la préserver de l’oubli. Elle a vu passer les navires européens et les caravaniers. Elle a toujours gardé les valeurs d’un métissage enrichissant porté par des intellectuels. Cette terre métisse a été la passerelle d’un destin commun entre le Sénégal et la Mauritanie dont elle a été la capitale. Saint-Louis a surtout été la scène de l’affirmation du refus, sans violence, de cette homogénéité par d’éminents érudits sénégalais comme El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadj Mame Rawane Ngom, entre autres. L’histoire de cette cité n’est pas un champ clos dans notre grande Histoire. La ville vit encore aujourd’hui, fière de son passé et confiante pour son avenir. Oui, elle a un avenir dans le projet de transformation systémique.
Cette cité tricentenaire mérite toutes les attentions ! La disponibilité de l’eau potable contribue à la qualité de vie dans une ville engagée dans un cycle de croissance urbaine de près de 30% ces dix dernières années. Elle entrevoit des perspectives de croissance économique avec l’exploitation du gaz. La croissance urbaine est très perceptible vers Ngallèle, Boudiouck et Sanar, zone d’implantation de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB).
Chers invités,
Plusieurs initiatives ont été prises depuis le Programme Eau potable et Assainissement (PEPAM), améliorant le rendement de l’ancienne usine de Khor ou construisant un château d’eau à Leybar pour couvrir la demande dans des quartiers déficitaires comme Pikine. Mis en service en mars 2017, ces ouvrages n’ont pas suffi à couvrir la demande de manière durable.
Une solution durable a été préconisée, se traduisant par la réalisation d’une deuxième usine à Khor, d’une capacité de 15.000 m3/jour, par la construction d’un château d’eau à Sanar d’une capacité de 3200 m3 et par un renforcement du réseau de distribution. Le coût de ce projet est de16 milliards FCFA Hors taxes et 20 milliards FCFA Toutes taxes comprises.
Les retards notés dans l’exécution des travaux ont créé des situations de pénuries d’eau dans plusieurs quartiers. Cette forte pression sociale a coûté au contribuable sénégalais un effort financier supplémentaire de 7 milliards FCFA pour réaliser une phase d’urgence consistant à transférer de l’eau douce à partir des forages de Ndiock Sall vers Saint-Louis, sur cinquante kilomètres. Les volumes mobilisés ont permis d’enregistrer une amélioration de la desserte dans la ville de Saint-Louis et, particulièrement les quartiers naguère déficitaires de Pikine, Gokhou Mbathie et Guinaw Rail. Le projet a même doté l’île de Boppou Thior d’un réseau, pour la première fois.
Très vite, cet équilibre s’est avéré précaire. En effet, des zones déficitaires sont relevées autour de Ngallèle (Ngualle, Boudiouck, Diougop, Sanara Ouolof, Sanar Peulh, UGB, Ndiébène Toubé et Maka Toubé) ; dans la Langue de Barbarie, Darou Marmyal ; les villages situés en bout de réseau dans le Gandiole (Lakhrar, Moumbaye, Degouniaye, Gneling Mbao).
Mesdames et Messieurs,
A mon installation, sur instruction des plus hautes autorités, j’ai tout mis en œuvre pour accélérer la finalisation de la nouvelle usine. Les travaux progressent désormais à un rythme satisfaisant. J’en félicite le Directeur général de la SONES. Nous entrevoyons même la phase des tests qui est un préalable dans le protocole de mise en service d’une infrastructure hydraulique de cette dimension.
Ces volumes attendus prochainement, de l’ordre de 15.000 m3/jour, s’ajouteront à la production globale existante de 23.000 m3/jour. cette production globale, à la mise en service de la nouvelle usine de Khor, permettra de couvrir la demande estimée à 32.000 m3/jour. Ces infrastructures seront connectées aux deux châteaux d’eau dont je viens de lancer les travaux sur ce site. En renforçant la capacité de stockage, ces ouvrages de stockage assureront une meilleure desserte sur l’Île de Saint-Louis et dans la Langue de Barbarie. Les quartiers de Gokhou Mbathie, Santhiaba, Guet Ndar seront mieux desservis à l’horizon 2040. Le financement est assuré sur fonds propres de la SONES pour 2,4 milliards Hors taxes et 2,9 milliards FCFA Toutes taxes comprises.
Notre vision va plus loin. A l’horizon 2050 et, au-delà, pour faire cap sur l’Agenda africain de l’Eau, l’État a lancé les Autoroutes de l’Eau. Ces grandes voies draineront assez d’eau pour satisfaire les demandes en eau agricole et en eau à usage humain. Saint-Louis, dans une croissance continue, aura plus que besoin d’entrer dans ce nouveau dimensionnement de notre ambition.
Dans la réalisation de cette ambition du Président de la République et de son Premier ministre, je compte sur la SONES, à travers son Directeur général, pour que les Saint-Louisiens aient accès à une eau en qualité, en quantité et à un coût abordable.
Je vous remercie de votre bien aimable attention.