A LAUNEACTUALITESINTERNATIONALSAINT-LOUIS
Aly TANDIAN sur l’émigration clandestine
Aly TANDIAN sur l’émigration clandestine
- « Il urge d’engager des réflexions multi-acteurs pour trouver des réponses adéquates à cette équation »Le phénomène de l’émigration clandestine connait des proportions inquiétantes qui ne laissent personne insensible. Actuellement, nombreux croient véritablement que l’Afrique et l’Europe doivent créer un récit commun autour de la migration. C’est ce que les responsables du Projet « Opportunities Bruxelles » ont compris. C’est pourquoi, ils travaillent avec la contribution de tous, ONGs et universités. Le coordonnateur Michel DEBRUYNE pense qu’un autre langage doit être utilisé à savoir alors qu’Aly TANDIAN Directeur du laboratoire GERM estime que des réflexions multi-acteurs doivent être initiées pour trouver des réponses adéquates à cette équation.
- Pour le coordonnateur du Projet, les choses sont claires. « Il faut donner la parole aux migrants et aux candidats à la migration, encourager le dialogue », a signalé M. DEBRUYNE du Projet Opportunities lors de la restitution des résultats de recherche. Le projet a déroulé une série d’activités dans les régions de Saint-Louis, Louga et Dakar avec l’appui incommensurable du Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur le Genre, l’Environnement, la Religion et les Migrations (GERM) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Pour le Coordonnateur du Projet Opportunities Bruxelles, la collaboration interdisciplinaire initie « des changements d’attitude et de perspective sur les discours dominants sur la migration dans la sphère publique européenne», pour retenir les potentiels candidats. « Le projet Opputunities Bruxelles a pour objectif de surmonter la politique destructive. Nous avons besoin de mots justes, discours jutes. On doit entendre la voix de toutes et de tous. Il nous faut asseoir un dialogue honnête», a laissé entendre Michel DEBRUYNE avant de préciser « notre recherche a montré deux choses importantes. C’est qu’on a besoin de mots justes et des discours justes, on doit entendre la voix de toutes et tous et avoir un dialogue honnête». A l’en croire, le contact avec des jeunes sénégalais « nous a permis de comprendre réellement ce qui se passe dans la tête » de ces jeunes qui veulent partir en Europe. « On a parlé avec ces jeunes qui ont fait des dessins et le mot silence était omniprésent sur tous ces dessins. Et le point commun de notre dialogue avec tous ces jeunes d’Afrique et d’Europe, c’est le droit à la mobilité », a-t-il indiqué. Aujourd’hui, le constat est que la migration est au cœur des préoccupations futures de ces jeunes. Sa thèse a été corroborée par Aly TANDIAN. Le Directeur du laboratoire GERM/UGB et spécialiste de la migration n’y est pas allé par quatre chemins. « S’agissant des motivations et des aspirations, on a pu comprendre que nos jeunes sont profondément intéressés à ces questions de migration parce que c’est une thématique qui se parle dans leurs familles mais également à travers les réseaux sociaux », a expliqué Aly TANDIAN qui a déploré le cloisonnement du débat sur les problématiques de migration au sein de la classe politique. « Il urge d’engager des réflexions multi-acteurs pour trouver des réponses adéquates à cette équation. Les migrations internationales ont été considérées, dans le rapport du Programme mondial des Nations Unies pour le Développement, comme un facteur essentiel du développement humain. Les opinions publiques et les gouvernements peinent souvent à accepter certaines réalités, tels que l’objectif du vivre ensemble dans un monde cosmopolite, la nécessité de revisiter la citoyenneté ou encore l’influence des États de départ dans la gestion des migrations », a révélé M. TANDIAN pour qui « les politiques migratoires sont souvent en décalage par rapport à la réalité des flux ». C’est autour de ces paradoxes que se déclinent les migrations, dans leur diversité et leur complexité. « Le Sénégal n’échappe pas à ces paradoxes car il est confronté à de nombreux défis liés au migrations. Un défi se pose chaque jour sur les côtes sénégalaises. Les jeunes partent et beaucoup périssent Le Sénégal doit formuler sa propre réponse. Sa propre réponse ne peut venir que si nous engageons un dialogue ensemble », a conclu le sociologue.
- Rappelons que le consortium d’OPPORTUNITIES rassemble huit partenaires européens d’Autriche, de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas, du Portugal et de Roumanie, ainsi que trois partenaires africains du Ghana, du Sénégal et de Mauritanie.