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Mbaye Ndiaye Tilala artiste-compositeur « J’invite Diomaye-Sonko à éviter la chasse aux sorcières »

De sa voix chaude et gutturale,  transpire un talent inné et  incontestable fortement apprécié sur l’espace culturel local. Comme en atteste sa dernière prestation lors du passage au nouvel an où il a captivé son auditoire dans une ambiance féérique à la place Baya Ndar (Ex Faidherbe). Mais, en dépit de son immense potentiel perceptible dans le multi registre vocal (khawaré, chants religieux, mbalax, folk), qu’il maitrise à merveille, Mbaye NDIAYE « Tilila », tarde à percer véritablement sur le plan national voire international. La faute aux occupations politiques où l’animation des rassemblements lui prenait beaucoup de son temps. Toutefois, le jeune artiste de Diamaguène qui a fourbi ses armes dans la capitale du Ndiambour au rythme des percussions, semble avoir pris un nouvel élan pour booster sa carrière musicale.

« C’est vrai que j’ai perdu énormément de temps avec les activités politiques au détriment d’un plein engagement dans l’œuvre musicale. Mais, je ne regrette rien car, ce passage dans l’arène politique m’a permis également de rencontrer des personnes exceptionnelles, dont le maire Mansour Faye que je soutiens sans réserve », souligne l’artiste-compositeur avant de préciser qu’il entretient de bonnes relations avec tous les dignes fils du terroir. Quid des nouvelles autorités au pouvoir depuis mars dernier ? Il affirme qu’il en connait certaines, notamment la Directrice générale de l’Office des Lacs et des Cours d’eau (Olac) Diarra SOW, une native de son quartier et le Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires et sociales de Saint-Louis (CROUS) Dr Babacar DIOP.

Leader d’opinion, Mbaye Ndiaye « Titala», fils d’un ancien policier, a reçu une éducation rigoureuse. « Mon père prenait toujours le soin de nous contrôler. Il veillait scrupuleusement sur notre éducation », se rappelle Mbaye NDIAYE dont un des membres de sa famille battait le tambour pour la grande diva Diabou SECK « La saint-louisienne ». Il s’enorgueillit de ses racines et estime que les populations doivent tirer leur épingle du jeu et jouer pleinement leur partition pour le développement du Sénégal. C’est pourquoi, il les invite à s’armer d’une conscience citoyenne pour accompagner le nouveau pouvoir, dont la réussite bénéficiera à tout le monde. «Chaque citoyen doit apporter un plus, changer de comportement et œuvrer pour un Sénégal émergent et de paix. Le peuple sénégalais a accordé sa confiance à la nouvelle équipe dirigeante, en lui donnant les pleins pouvoirs, nous devons tous les accompagner pour un développement du pays. Toutes les énergies doivent être consacrées à la résolution des préoccupations des populations. Bien entendu, l’opposition va jouer son rôle républicain, la société civile aussi et le pouvoir va gouverner, c’est l’ordre naturel des choses », ajoute-t-il. Pour le compositeur du morceau « Taaw », le Sénégal est un et indivisible et mérite plus d’égard et de responsabilité. « Nous avons un pays où la démocratie est auréolée partout à travers le monde. Notre nation est stable. En 24 ans, nous avons connu trois alternances. C’est la raison pour laquelle, j’invite Diomaye-Sonko à éviter la chasse aux sorcières. Ce n’est jamais bon quand l’esprit de vengeance s’installe et le Sénégal est confronté à de nombreux et urgents défis à relever », précise-t-il. Parlant du sport, il regrette la situation de Saint-Louis. « C’est honteux de voire la Linguère recevoir ses matches à Louga ou à Kébémer. Nous devons réhabiliter le stade Mawade WADE pour recevoir à domicile et bénéficier du soutien du public », signale l’ancien gardien de but qui a marqué les navétanes à Saint-Louis. Artiste de renommée internationale, Mbaye NDIAYE décrie avec désolation la situation culturelle de la vieille ville. «Nous exigeons un centre culturel régional digne de ce nom avec une salle d’enregistrement pour permettre aux génies culturels de Ndar d’éclore », souhaite-t-il avant d’appeler les jeunes à arrêter de risquer leur vie. « Ce que nous voyons quotidiennement est inexplicable et désolant. Des jeunes empruntent des pirogues de fortune pour braver les dures conditions de traversée de la mer espérant trouver l’Eldorado en Europe ou en Amérique en passant par Nicaragua. L’émigration clandestine a beaucoup tué. Des programmes ont été élaborés mais les résultats escomptés n’ont pas été atteints », se désole-t-il annonçant une tournée internationale durant l’année 2025 et la sortie d’un troisième album.

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